- forçage
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1 ♦ Action de forcer (une bête qu'on chasse, qu'on fait courir). Forçage d'un cerf.2 ♦ Hortic. Culture des plantes hors de saison, ou dans un milieu pour lequel elles ne sont pas faites (en châssis, serres, etc.). Forçage des primeurs.forçagen. m. HORTIC Ensemble des opérations visant à accélérer le développement d'une plante.⇒FORÇAGE, subst. masc.A.— Action d'insérer, de bloquer par une vive pression. Des caissons circulaires de 20 m de diamètre seraient construits à terre puis enfoncés dans le fond par forçage à l'air comprimé (ROMANOVSKY, Mer, source d'én., 1950, p. 100). Au centre du hangar, on voyait (...) des bordelaises déjà terminées, mais cerclées lâches, et qui attendaient le forçage au feu (CAMUS, Exil et Roy., 1957, p. 1600) :• Il ne peut être question ici, pour expliquer le franchissement de la margelle, d'invoquer une sorte de siphon, ou de glissière, ou de lien élastique agissant selon un guidage quelconque. La particule ne suit pas une trajectoire représentable de proche en proche comme celle des molécules d'eau dans un tuyau. Le forçage de la margelle est exclu par la situation dynamique « molaire ».RUYER, Cybern., 1954, p. 180.B.— Rare. Effort excessif. M. Peyrony ferme les yeux, les nerfs usés par « commission-exportation », et qui tomberait de forçage s'il lui fallait encore lutter avec les siens (MONTHERL., Olymp., 1924, p. 243). [L'asthénique] ne peut pas faire cet effort au-delà de ses limites de dépense. Un forçage intempestif l'épuise sans effet (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 265).C.— Procédé accélérant la croissance des plantes, le mûrissement des fruits. Si certains légumes sont très anciennement cultivés, (...) [s'ils] sont pour la plupart de vieux habitants de nos terres, les méthodes de les cultiver par le forçage sont vraiment neuves (BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 152).— Au fig. La culture en poêle [allusion à Descartes] tient toujours un peu du forçage; je ne perdais jamais le sentiment du monde extérieur, du réel (GIDE, Journal, 1927, p. 846).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1174-78 « violence » (E. DE FOUGÈRES, Manières, éd. J. Kremer, 49) — mil. XVe s. (ds GDF.); 2. 1611 « excédent de poids d'une monnaie par rapport à son titre » (COTGR.); 3. 1873, 1er févr. hortic. (Revue hortic., n° 3, p. 60 ds LITTRÉ Suppl.). Dér. de forcer; suff. -age. Fréq. abs. littér. :6.
forçage [fɔʀsaʒ] n. m.❖1 Action de forcer (une bête qu'on chasse, qu'on fait courir…). || Le forçage d'un cerf par la meute.2 (1904, in Rev. gén. des sc., no 7, p. 327). Hortic. Culture des plantes à contre-saison, ou dans un milieu pour lequel elles ne sont pas faites. || Le forçage se pratique en préparant les sols et en maintenant une température appropriée, grâce aux couches, châssis, serres, forceries. || Primeurs obtenues par un forçage.3 Techn. Opération qui s'effectue en force.1 (…) des bordelaises déjà terminées, mais cerclées lâches, qui attendaient le forçage au feu (…)Camus, l'Exil et le Royaume, p. 84.♦ Fabrication d'un moule à matières plastiques par empreinte d'un poinçon dans un métal plus doux.4 Fig. Le fait de soumettre (qqn) à une pression, à une contrainte. ⇒ Forcement.2 L'aspect inhumain qu'on prête au « forçage » rythmique industriel tient, dans les sociétés industrielles, au fait que les individus travaillent pour des entités lointaines et qu'ils se dispersent, s'émiettent, leur temps de travail terminé, alors que dans les sociétés traditionnelles l'opération technique faite pour des bénéficiaires proches n'est qu'une phase d'un processus collectif où les alliances se traduisent par d'autres manifestations de la cohésion du groupe.A. Leroi-Gourhan, le Geste et la Parole, t. II, p. 105-106.
Encyclopédie Universelle. 2012.